COSI FAN TUTTE

COSI FAN TUTTE

Dimanche 22 juin 2025 à 16 heures

OPÉRA DE LYON

COSI FAN TUTTE

Opéra en deux actes de Wolfgang Amadeus MOZART

Une méditation douce-amère sur la fidélité des femmes, sur fond de travestissements, de faux adieux et de tromperies : COSI FAN TUTTE signifiant : « Elles font toutes ainsi », autrement dit « Toutes les femmes trompent les hommes ».
Cette œuvre traitant des sentiments oscillant entre libertinage, tendresse, brûlure amoureuse et résignation est portée par une musique qui, elle, ne trompe ni ne ment jamais, la plus radieuse peut-être jamais écrite par Mozart.
Marie-Eve Signeyrole, metteuse en scène européenne, invitée pour la première fois à Lyon, réalise ce projet artistique décapant.

Inscription ICI    

One thought on “COSI FAN TUTTE

  1. Académie de Lyon – Bac 2025 – 22 Juin – Épreuve de Philo
    « Frivolité et Fidélité sont-elles compatibles ? »
    Vous avez 3h30, pause fraîcheur comprise

    Je suis d’accord avec Édith Piaf, la musique de Mozart est de nature à nous faire tourner la tête. C’est ce que j’ai pensé en admirant, pendant l’ouverture de Cosi Fan Tutte, ce travelling circulaire savamment minuté qui nous a fait découvrir une magnifique tête finement sculptée et admirablement éclairée. Belle séquence en noir et blanc accompagnant une des plus belles ouvertures de notre cher Wolfgang.
    Autre belle trouvaille de mise en scène, Don Alfonso était devenu un philosophe ! Après tout pourquoi pas puisque le sous-titre de Cosi est « L’école des amants ».
    Mais, était-ce un bon philosophe ? Certes, comme tout bon philosophe, bien campé dans son Kant à soi, il parlait beaucoup (un peu trop d’ailleurs à mon goût). Mais ce qu’il disait était compréhensible ! Ce qui n’est pas, avouons-le, la caractéristique première d’un philosophe digne de ce nom. De mes souvenirs scolaires (qui sont hélas maintenant bien lointains et venant d’une filière scientifique) j’avais retenu que la qualité d’un philosophe était inversement proportionnelle au carré de sa compréhension.
    De plus, pourquoi nous raconter par le menu dès le début ce qui va se passer par la suite ? C’est comme si Agatha Christie nous dévoilait dès la deuxième page d’un de ses romans quel est le nom de l’assassin.
    Et surtout pourquoi Mozart et Da Ponte n’ont-ils pas jugé nécessaire de faire ce préambule ? Sans doute ont-ils considéré que le public de leur époque était suffisamment éduqué et instruit pour comprendre par eux-mêmes l’évolution de l’intrigue. Marie Eve Signeyrole (la metteure en scène) a dû juger que ce n’était plus le cas aujourd’hui.
    Ou alors, il fallait que notre philosophe, pour bien affirmer son statut de philosophe, nous raconte quelque chose. C’était sans doute ça.
    Heureusement, la jovialité de Simone Del Savio (qui jouait le rôle de Don Alfonso) a coupé court à toutes ces jérémiades. Sa sympathique exubérance toute italienne et son omniprésence pendant l’opéra a donné de la consistance à un rôle qui a souvent été considéré comme secondaire.
    Une autre question tout de même. Puisqu’il s’agit d’école, pourquoi pas se retrouver dans un amphi, mais pourquoi installer notre philosophe dans un amphi des beaux-arts ? On aura la réponse un peu plus tard. Il fallait bien sûr un peu d’érotisme, passage semble-t-il obligé de nos mises en scène modernes. On aura donc droit à un mec à poil, heureusement de dos (ou hélas, c’est selon). Un peu maigrichon, le modèle, mais on est quand même bien loin de notre Dodue Didon de sinistre mémoire. Un peu plus tard, dans le fin fond de la scène, un couple lui aussi dénudé, sensé sans doute représenter une statue antique, se présente furtivement. Mais on ne sait pas quand et pourquoi il est venu ni quand et pourquoi il s’en va. Il faut dire qu’on est tellement subjugué par l’aria de Dorabella qu’on a autre chose à faire que de reluquer nos deux tourtereaux (ce n’est que mon humble avis).
    Bonne idée de peupler l’amphi d’étudiants (des spectateurs d’accord pour tenter l’aventure) qui permettent aux protagonistes de l’opéra d’évoluer entre eux, renforçant l’atmosphère estudiantine de l’école des amants.
    La scène du départ de Guglielmo (Ilya Kutyukhin) et Ferrando (Robert Lewis) pour la guerre est assez cocasse. Ils ne rejoignent pas un bataillon d’infanterie motorisée mais, écologie lyonnaise oblige, un bataillon de cyclistes, peut-être pour s’attaquer … aux cols des Alpes ?
    Cocasse également la scène de l’empoisonnement qui permet à nos chanteurs et chanteuses de montrer leurs qualités d’acteurs.
    La malicieuse complicité entre les deux sœurs Fiordiligi (Tamara Banjesevic) et Dorabella (Deepa Johnny) est évidente. Elles prennent un réel plaisir à tenir leurs rôles et leurs qualités vocales font honneur aux somptueux airs de Mozart.
    Mais j’ai trouvé que celle qui s’amusait le plus était Despina (Giulia Scopelliti). Quelle fraîcheur mutine d’interprétation ! C’est bien la sœur de Suzanne et de Rosine !
    La metteure en scène a-t-elle imaginé un original code des couleurs pour qu’on reconnaisse les couples avant et après la supercherie ? Au début, Fiordiligi et Guglielmo sont habillés en rouge alors que Dorabella et Ferrando sont en bleu sombre. Les sœurs m’ont semblé conserver peu ou prou leurs couleurs alors qu’après la supercherie, les deux amants ont interverti les leurs (pour illustrer l’échange de partenaire ?).
    L’orchestre et les chœurs de l’Opéra de Lyon sont comme à l’habitude excellents, dirigés par un chef d’orchestre que nous avons découvert (Duncan Ward) et qui a donné toute satisfaction.
    On peut penser qu’à la fin de l’opéra les couples se sont réconciliés, mais il reste un petit doute et … souvent femme varie.
    Bref les 3h30 ont passé très vite et cela devrait nous valoir une bonne note avec mention du jury des correcteurs du Bac.
    Je veux bien signer mon papier, mais vue la piètre qualité de mon propos, je me sens obligé de prendre un pseudonyme.
    Signé Gécé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *