THAIS

THAIS

Dimanche 17 Novembre 2024 à 15 heures

OPÉRA DE SAINTÉTIENNE

THAÏS

Opéra en trois actes de Jules Massenet
dont le livret est basé sur un roman d’Anatole France.

Thaïs se déroule en Egypte et raconte l’histoire d’une courtisane célèbre d’Alexandrie et du moine Athanaël qui tente de la convertir au christianisme. L’opéra explore des  thèmes tels que la rédemption, la lutte entre la spiritualité et la sensualité et la transformation personnelle.
La jeune soprano Ruth Iniesta interprète Thaïs, Jérôme Boutillier, un habitué de Saint-Etienne, interprète Athanaël, le moine qui tente de convertir Thaïs au christianisme. Léo Vermot-Desroches, révélation « Artiste lyrique » des Victoires de la Musique 2024, interprète Nicias, l’amant de Thaïs.
Cette création est mise en scène par Pierre-Emmanuel Rousseau, artiste rompu à l’art lyrique qui,après avoir signé des dizaines de productions, assure enfin sa première création à Saint-Etienne !

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One thought on “THAIS

  1. Éternellement méditative
    De retour à Saint Étienne pour voir et entendre Thaïs de Jules Massenet (1842-1912), l’enfant du pays.
    Grâce à une préparation savamment organisée et fidèlement exécutée (merci Chantal), nous avons pu, après deux années sans succès, assister à la conférence d’avant spectacle très réussie qui nous a permis de mieux connaitre l’œuvre (Thaïs), son auteur (Jules Massenet), l’atmosphère de l’époque (fin XIXème siècle), et de nous remettre dans l’oreille s’il en était besoin la fameuse Méditation.
    Discutant avec Olivier dans le bus, il m’a rappelé que nous connaissions Thaïs non seulement grâce à Jules Massenet mais aussi grâce à François Villon (1431/après 1463) ! Thaïs s’est en effet malicieusement glissée dans la première strophe d’un des poèmes les plus connus de Maître François, « La ballade des dames du temps jadis » :
    « Dictes-moy où, n’en quel pays
    Est Flora, la belle Romaine
    Archipiada, ne Thaïs
    Qui fut sa cousine germaine ;
    Echo, parlant, quand bruyt on maine
    Dessus rivière ou sus estan,
    Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
    Mais où sont les neiges d’antan ? »

    Déférence gardée envers son bon Maître, Georges Brassens a mis en musique ce poème dans son tout premier disque et a certainement contribué à sa renommée.
    Le souvenir de notre courtisane (dont on dit qu’elle a vécu à Alexandrie au IVème siècle après J.C.) était donc encore vivant au Moyen Age et a été remis en lumière au XIXème siècle grâce à Jules Massenet. De plus, à Saint Etienne même, square Violette, une statue perpétue son souvenir.

    Quel éclectisme dans les ambiances ! On commence avec une scène façon « Dialogue des Carmélites ». On continue en s’encanaillant dans « La Vie Parisienne ». Un petit détour par le cinéma et « Lawrence d’Arabie » pendant la traversée du désert de Thaïs et Athanaël. Et une scène finale type « Roméo et Juliette ». Gloire à l’agilité de Jules Massenet pour nous avoir entrainé avec cohérence dans toutes ces atmosphères bien différentes les unes des autres.
    Certes, quelques dialogues ont pu paraitre un peu surannés, mais nous ne jetterons pas la pierre à M.Gallet, l’auteur du livret.
    Cette remarquable production doit tout (ou presque tout) à l’équipe stéphanoise : Orchestre Symphonique Saint Etienne Loire, Chœur Lyrique Saint Etienne Loire, Décors et Costumes réalisés par les Ateliers de l’Opéra de Saint Etienne. Quelques chanteurs sont également devenus des fidèles de l’Opéra de Saint Etienne (Ruth Iniesta dans Thaïs, Jérôme Boutillier dans Athanaël, Léo Vermot-Desroches dans Nicias). N’oublions tout de même pas l’excellente prestation du chef d’orchestre, Victorien Vanoosten, directeur musical de l’Opéra de Toulon.
    Comme quoi, avec des moyens sans doute plus limités que d’autres grands Opéras Nationaux, on peut faire des prodiges. Chaque année l’Opéra de Saint Etienne nous le prouve.
    Notamment les décors et les costumes dont la variété est en parfaite harmonie avec l’éclectisme mentionné plus haut : atmosphère austère et monacale au début, puis antre de la débauche, ensuite le désert et son soleil implacable superbement restitué, pour finir par une émouvante veillée mortuaire qui fait irrésistiblement penser à la crypte de Roméo et Juliette.
    La scène de l’incendie du palais de Thaïs est une parfaite réussite.
    Chanteurs et chanteuses sont à féliciter pour leurs qualités vocales, bien sûr, mais aussi par leurs qualités d’acteurs et d’actrices capable de changer rapidement d’un registre austère à un registre débridé. Comment notre petite Ruth Iniesta réussit-elle avec brio à nous émerveiller par un tel volume sonore parfaitement maitrisé ? Comment Jérôme Boutillier parvient-il à changer si vite de registre passant ex-abrupto d’un rôle tout en dévotion à un rôle plein de fureur ?
    Et que dire des chœurs, très applaudis, qui doivent eux aussi changer très vite à la fois de costumes et surtout d’attitude en relation avec l’évolution de l’intrigue.
    Une mention très spéciale pour Carlo D’Abramo, le danseur qui a époustouflé tout le monde par son agilité (avec des talons hauts, s’il vous plait !) et l’élégance très poétique de sa prestation. N’essayez pas mesdames d’en faire autant si vous ne voulez pas finir à l’hôpital ! Il se déplaçait sur scène avec fluidité comme s’il avait de simples baskets ! J’aimerais bien le voir évoluer en talons hauts sur une slackline, je pense qu’il nous étonnerait encore !
    Quelques passages un peu comiques pour détendre l’atmosphère quand Athanaël clouant Thaïs au sol lui dit « Lève-toi » (elle s’en sort très bien d’ailleurs) et quand les religieuses du monastère arrivent toutes en noir alors que le texte nous précise qu’elles sont en blanc (sauf erreur de ma part).

    On nous a dit que cet opéra avait été assez mal reçu à son époque. En copiant un peu sur le poète, peut-être pourrions-nous résumer cet accueil mitigé par ces quelques vers :
    « Le matin qu’elle perdit la vie,
    Elle fut en paradis.
    Certains dévots depuis ce temps
    Sont un peu mécontents »

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