TRIBUNE LA CHAUVE-SOURIS
Philippe Commentaires 1 commentaire
SAMEDI 4 JANVIER – 14 heures 30
Hôtel International (ex Best Western), 19 Avenue du Rhône Annecy
» LA CHAUVE-SOURIS «
Tribune interactive en 2 actes, animée par P. Favre-Tissot-Bonvoisin,
Gérard Loubinoux, Hubert Grégoire, Claude Guérin
Dans une version allégée de notre traditionnel rendez-vous de l’an neuf, nous allons prolonger notre thème de Novembre et vous convier à Vienne pendant une nuit de folie qui n’est ni une escapade de Batman ni publicité capillaire, et écouter la vengeance minutieusement organisée du Dr Falke envers son ami Gabriel von Esenstein, qui l’a contraint, au retour d’un bal costumé, à traverser la ville, déguisé en chauve-souris. Ceci, en confrontant avec légèreté, 4 interprétations. Avant de partager la galette, à défaut de Strudel, et trinquer, un verre de Sekt ou simplement de cidre à la main.
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Sélim et Fiorilla : rien ne va plus !
LYRIA a fait très fort pour ce dernier déplacement de l’année 2024 : 31 participants !
Il faut dire que l’affiche de l’Opéra de Lyon en ce 15 décembre 2024 était très alléchante : « Le Turc en Italie » de Rossini dans une mise en scène de Laurent Pelly. Et on n’a pas été déçus.
Nous avons néanmoins dû attendre 16h30 pour le début de la représentation. La soprano Sara Blanch, qui devait jouer le rôle de Fiorilla, s’est déclarée souffrante le matin même. Branle-bas de combat à l’Opéra de Lyon pour trouver une remplaçante (sinon c’était l’annulation du spectacle !). Et ils ont trouvé !!! La soprano Elena Tsallagova a accepté au pied levé le défi. Elle a dû prendre le train de Paris à Lyon pour assurer le spectacle tout en révisant son rôle. Un grand merci à l’Opéra de Lyon pour sa réactivité et son respect du public et à Elena Tsallagova pour son dévouement. On a donc eu le plaisir d’applaudir Sara Blanch en Fiorilla muette et masquée et Elena Tsallagova en Fiorilla chantante, toutes les deux évoluant en parfaite harmonie. Ce fut vraiment « La Folle Journée » d’Elena.
L’ouverture de l’opéra, sans doute plus connue que l’opéra lui-même tant elle fait partie de la coqueluche de tous les orchestres (comme la plupart des ouvertures de Rossini), nous a permis d’apprécier la conduite de Giacomo Sagripanti, chef pour une soirée de l’orchestre de l’Opéra de Lyon dont nous connaissions déjà la qualité.
La présentation des protagonistes commence par les bohémiens, ce qui nous donne l’occasion de faire la connaissance de Zaïda, la favorite délaissée de Sélim, le prince turc. Ces bohémiens nous annoncent d’emblée :
« …Et l’ignorance crédule des autres
Nous fait vivre dans l’abondance … »
Alors, on comprend mieux pourquoi ils sont si majestueusement habillés (peut-être d’ailleurs un peu trop kitsch ?), ce qui nous avait de prime abord interpellés, habitués que nous sommes des zingaras verdiennes plutôt en haillons.
Ensuite, le « poète » apparait. Poète si on veut, à moins que ce soit à la sauce italienne. Ce n’est ni Villon, ni Baudelaire ni Verlaine (non plus d’ailleurs que Virgile ou Dante). Il tirerait plutôt vers le sournois paparazzi tentant d’arranger une situation à son avantage pour lui permettre d’inscrire « d’après une histoire vraie ! » en marge du roman photo qu’on lui a commandé. Mais il faut avouer qu’il ne s’en tire pas mal et que ses manigances nous font bien rire.
On surprend le couple Geronio – Fiorilla dans leur coquet pavillon genre « ça m’suffit » avec haies taillées au cordeau. Le mari bosse (tondeuse, arrosage) et la femme se prélasse (chaise longue, bronzage, lecture de romans photos). Situation certainement typiquement italienne, on n’imagine pas ce partage des tâches en France !
Enfin, le turc arrive ! Les toilettes à la turque n’étant plus de mise, notre Sélim est vêtu d’un élégant complet blanc qu’Onassis n’aurait pas dédaigné. Son arrivée en figure de proue de son yacht fera une magnifique couverture du roman photo que notre poète est en train de concocter.
Dernier protagoniste, Narciso, le soupirant de Fiorilla, avec un paquet dans les mains. Il aurait très bien pu nous chanter « J’vous ai apporté des bonbons » mais Rossini lui a réservé un air magnifique. On n’a par ailleurs jamais su ce qu’il y avait dans le paquet !
Une fois que tout le monde est présenté on se laisse guider à travers les méandres de l’intrigue pilotée tant bien que mal par le Poète en goûtant avec délice la musique pétillante de Rossini.
C’est alors que, pendant le duo entre Sélim et Fiorilla, on assiste à ce qui sera sûrement considéré comme le point d’orgue de cette représentation. Sélim et Fiorilla (celle qui ne chante pas) rejoignent Fiorilla (celle qui chante) suscitant la surprise et l’enchantement de toute l’assistance pour un duo musical et un trio théâtral plein de fraîcheur et de spontanéité : MAGIQUE !!!
Tous les artistes, l’orchestre et son chef, les chanteuses et les chanteurs, le chœur de l’Opéra de Lyon, le metteur en scène (une fois n’est pas coutume), sont à féliciter. Une mention spéciale pour la réactivité de l’Opéra de Lyon, le dévouement d’Elema Tsallagova, et également pour Sara Blanch qui, bien que malade, a tenu à assurer la scénographie du rôle de Fiorilla.
Pour terminer, un petit hommage à Laurent Pelly, dont nous avions déjà pu apprécier les talents de metteur en scène dans Barbe Bleue d’Offenbach à Lyon en février de cette année :
Ah, quel bonheur ! Ah quel bonheur !
Pelly, poète manipulateur
Ah, quel bonheur ! Ah quel bonheur !
La fine fleur des réalisateurs
Et pour Rossini, un des grands maîtres de l’Opéra Bouffe :
Assurément, point n’est mon ami
Qui tourne le dos à Rossini.
Mais je ne m’offusquerai pas si vous pensez
Qu’en vers de mirlitons ces hommages sont donnés
Biographie d’Elena Tsallagova
Formée à l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris.
Elena Tsallagova a étudié au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et, après avoir remporté le premier prix du concours Rachmaninov, a commencé à se produire au Théâtre Mariinsky avant de poursuivre ses études en Europe. Ancienne membre des ensembles du Bayerische Staatsoper de Munich et du Deutsche Oper de Berlin, elle reste une invitée régulière de ces deux maisons. Elle a fait ses débuts avec le Glyndebourne Touring Opera en 2009 et est régulièrement invitée au Teatro Real de Madrid, à l’Opéra national d’Amsterdam, à l’Opéra national du Rhin, à Pesaro, aux festivals de Salzbourg et de Bregenz.
Parmi ses engagements récents, citons ses débuts dans les rôles de Marta (La Passagère) au Bayerische Staatsoperde Munich, Eva (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg) et Corinna (Le Voyage à Reims) au Deutsche Oper de Berlin, Adina (L’Élixir d’amour) au Staatsoper de Stuttgart et Leïla (Les Pêcheurs de perles) à l’Opéra Ballet de Flandre.
En concert, citons La Petite Renarde rusée (rôle-titre) sous la direction de Jakub Hrůša avec l’Orchestre philharmonique tchèque. Au cours de la saison 2024-2025, elle incarne notamment Elettra (Idomeneo) au Theater an der Wien, le rôle-titre dans La Petite Renarde rusée et Marta au Bayerische Staatsoper de Munich, Leila au Staatstheater de Wiesbaden ainsi que Pamina (La Flûte enchantée), Eva, Violetta (La Traviata), Donna Clara (Le Nain) et Mimi (La Bohème) au Deutsche Oper de Berlin. En concert, elle interprète le Te Deum de Dvořák avec le Chœur philharmonique de Prague.
À l’Opéra national de Paris : Capriccio (Eine italienische Sängerin), 2007 ; Don Carlo (Una Voce dal cielo), 2008 ; La Femme sans ombre (Die Stimme des Falken, Ein Hüter der Schwelle des Tempels, Eine Kinderstimme, Eine Stimme), 2008 ; La Petite Renarde rusée (la Renarde), 2008 ; Ariane à Naxos (Najade), 2010 ; Siegfried (Waldvogel), 2011, 2013 ; Pelléas et Mélisande (Mélisande), 2012, 2015, 2017 ; Falstaff (Nannetta), 2013 ; La Bohème (Musetta), 2014, 2017 ; Werther (Sophie), 2016